15 Avril 2011

Ejection de masse solaire en stéreo

La NASA vient de rendre publiques des images d’une éjection de masse solaire obtenues grâce à l’instrument SECCHI embarqué sur les deux sondes jumelles constituant la mission STEREO (Solar TErrestrial RElations Observatory) de la NASA.

Cette mission scientifique, lancée en octobre 2006, est dédiée à l'étude des relations Soleil-Terre. Les instruments ont été conçus et réalisés par des scientifiques américains et européens. Plusieurs équipes scientifiques françaises, appartenant à des unités mixtes de recherche du CNRS et soutenues par le CNES, ont contribué à la réalisation de trois des instruments embarqués à bord de ces sondes.

Angelos Vourlidas, responsable scientifique du projet SECCHI, parle des éjections de masse coronale, des explosions de l'atmosphère du soleil qui se propagent dans l'espace sous forme de nuages - crédit : NASA
Angelos Vourlidas, responsable scientifique du projet SECCHI, parle des éjections de masse coronale, des explosions de l'atmosphère du soleil qui se propagent dans l'espace sous forme de nuages - crédit : NASA

La mission STEREO fournit des informations originales sur les éjections de masse solaires, participant ainsi au programme international de Météorologie de l’espace. Une des deux sondes précède la Terre dans sa rotation autour du Soleil en prenant de l’avance, et l'autre la suit, en prenant du retard. Les deux sondes forment actuellement un angle d’un peu plus de 45° avec le soleil et la Terre. Grâce à cet angle, les éjections de masse solaire peuvent être observées latéralement et leur cartographie précise en trois dimensions peut être reconstituée.

Les images 3D ainsi reconstituées, à partir des données de l’instrument SECCHI, sont ensuite combinées avec les données in situ fournies par les autres instruments embarqués sur les sondes, ainsi qu'avec des données d’autres observatoires spatiaux et au sol (en particulier le radiohéliographe de la station de radioastronomie de l’Observatoire de Paris à Nançay).

Antenne CNES - crédit : CNES
Antenne CNES - crédit : CNES

Ces observations complètent notre vision 3D des phénomènes depuis leur source solaire jusque dans l’environnement terrestre. Elles étudient les processus de stockage d'énergie magnétique, les conditions physiques à l’origine des éjections et suivent leur progression dans le milieu interplanétaire. Les capacités de prévision de l’effet des perturbations d’origine solaire sur l’environnement terrestre devraient ainsi être significativement accrues.

Un réseau de stations terrestres, mis en place par la NOAA, reçoit en permanence, en temps quasi réel, des données de STEREO qui sont traitées et interprétées par les équipes scientifiques françaises.

Une antenne du CNES, située en région Toulousaine, a été mise à niveau à cette occasion et complète ce premier réseau mondial de "météo de l'espace".

Les instruments sur STEREO

Principaux instruments sur STEREO - crédit : APL
Principaux instruments sur STEREO - crédit : APL

Plusieurs équipes scientifiques françaises, soutenues par le CNES, ont contribué à la réalisation de trois instruments sur les quatre ensembles instrumentaux embarqués à bord de STEREO.

  • SECCHI (Sun-Earth Connection Coronal and Heliospheric Investigation) est un ensemble d'instruments comportant un imageur dans l'ultraviolet extrême, deux coronographes en lumière blanche, et un imageur héliosphérique. Ces instruments étudient l'évolution en 3D des éjections de masse coronales (CMEs). L'Institut d’Astrophysique Spatiale (INSU-CNRS, Université de Paris-Sud 11) à Orsay est impliqué aussi bien au niveau du hardware (télescope imageur EUVI) qu'au niveau de l'analyse des données. Le laboratoire Charles Fabry (UMR CNRS, Institut d’Optique Graduate School, Université de Paris-Sud 11) à Orsay a réalisé les miroirs des télescopes EUVI. Le Laboratoire d’Etudes Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique (LESIA, INSU-CNRS, Observatoire de Paris, Universités Pierre et Marie Curie et Paris-Diderot) est impliqué dans l’analyse des données et le soutien au sol (Radiohéliographe et réseau Décamétrique de la station de radioastronomie de l’Observatoire de Paris à Nançay).
  • STEREO/WAVES (S/WAVES) a été conçu et réalisé sous la responsabilité du LESIA. L’ensemble d’instruments S/WAVES détecte et analyse les ondes radio émises par les particules énergétiques et ondes de choc associées aux éjections de masse, et permet de suivre leur progression dans le milieu interplanétaire. La mesure de ces phénomènes en 3D permet de mieux en mesurer la vitesse et ainsi de prévoir avec plus de précision l’arrivée du nuage de plasma aux abords de la Terre. L’Université du Minnesota, l’Université de Californie à Berkeley, et le Centre Spatial Goddard sont impliqués dans cette investigation.
  • IMPACT (In situ Measurements of PArticles and CME Transients) comprend sept instruments : un analyseur d'électrons du vent solaire (SWEA : solar wind electron analyzer), un magnétomètre, une matrice de détecteurs de particules mesurant les ions et électrons accélérés lors les éjections de masse coronale. Le Centre d’Etude Spatiale des Rayonnements (CESR) à Toulouse (INSU-CNRS, Université de Toulouse 3), a développé les détecteurs SWEA pour les deux sondes de la mission.

Plus de détails

Published in: 
About: