
Des oscillations analogues à celles observées dans le Soleil
CoRoT s’intéresse aux oscillations des étoiles. À l’instar des instruments de musique, toutes les étoiles oscillent dans différents modes, caractéristiques de leur structure sphérique1. L’un des objectifs de la mission est de détecter ces oscillations, et en particulier des oscillations analogues à celles observées dans le Soleil. La mesure de leur fréquence, de leur l’amplitude et de leur durée de vie apporte des informations sur l'état physique interne de l'étoile. Cette technique dite de « sismologie stellaire » présente l’avantage d’ausculter des étoiles lointaines, à des distances bien supérieures à ce que permettent d’étudier les techniques d’observation classiques.
« Nous avons découvert un cycle d'activité magnétique sur cette étoile, semblable à ce que nous observons dans le Soleil. Ceci nous permettra d'examiner potentiellement des centaines d'étoiles » explique Jérôme Ballot, coauteur du papier.
1Tous les corps, et en particulier les étoiles, peuvent être le siège de vibrations périodiques. Si ces vibrations ont des fréquences "audibles", c'est-à-dire sensibles à nos oreilles, nous les appelons des sons. Les instruments de musique en sont l'exemple le plus agréable. Les fréquences de ces vibrations nous rensiengnent sur la structure du corps. On sait bien qu'ne assiette fêlée "sonne" différemment d'une assiette en bon état, et qu'en modifiant la tension d'une corde de violon on change le son qu'elle émet lorsqu'elle est excitée par l'archet.
Une technique prometteuse
« Pour la première fois, la sismologie démontre sa capacité à fournir des outils pour accéder aux indicateurs à long terme et à grande échelle de l'activité magnétique. Ce résultat pionnier sera complété par les missions actuelles et futures », explique Annie Baglin, coauteure du papier et responsable scientifique de la mission CoRoT au Laboratoire d’Etudes Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique de l’Observatoire de Paris.
L'équipe espère également comprendre comment les étoiles peuvent accueillir des planètes, en particulier celles qui seraient capables d’abriter des formes de vie. « Comprendre l'activité des étoiles abritant des planètes sera nécessaire parce que les conditions magnétiques à la surface de l'étoile pourraient influer sur la zone où la vie pourrait se développer », explique Rafael Garcia, auteur principal de l'étude et chercheur au CEA.
Le cycle magnétique de l'étoile HD49933 est plus court que celui de notre Soleil
Les scientifiques ont examiné 187 jours de données recueillies par CoRoT, réparties sur deux périodes distantes d’un an.
CoRoT avait déjà montré que l’étoile HD49933 était plus grosse et plus chaude que le Soleil. Il révèle aujourd’hui que son cycle magnétique est beaucoup plus court. C’est important car cela permet d'observer un cycle entier plus rapidement que le cycle du Soleil qui dure onze ans, et de glaner plus rapidement des renseignements sur les cycles magnétiques.
Les scientifiques prévoient d'étendre leurs observations à d'autres étoiles grâce à CoRoT, mais aussi à la mission Kepler de la NASA lancée en mars 2009. Celle-ci fournira des données continues sur trois à cinq ans sur des milliers d'étoiles.
« S'il s'avère que le cycle court magnétique est commun aux étoiles, il sera possible d’en observer un grand nombre de façon complète au cours des missions CoRoT et Kepler », affirment les auteurs du document.

L'équipe envisage de confirmer l'activité magnétique de l'étoile par des observations complémentaires avec des télescopes au sol. Elle espère en particulier obtenir une mesure plus précise de la durée de ce cycle, dès que l’étoile HD49933 sera de nouveau observable, c’est-à-dire au début de l’hiver.
La collaboration sur CoRoT et les contributions françaises

- La recherche d'exoplanètes et en particulier de planètes analogues à notre terre
- La détection des vibrations des étoiles afin de sonder leur constitution (sismologie stellaire).
Références de l'article
CoRoT reveals a magnetic activity cycle in a Sun-like star, revue Science, rubrique Brevia, 27 août 2010.
Contacts
- Contacts scientifiques : Rafael Garcia, Cea Saclay et Jérome Ballot, Observatoire Midi-Pyrénées
- Responsable scientifique CoRoT : Annie Baglin, Observatoire de Paris
- Responsable de la thématique astrophysique : Olivier La Marle