18 Novembre 2011

Le satellite Herschel découvre un réservoir d’eau autour d’une jeune étoile

Le satellite Herschel de l’ESA, auquel participe le CNES, a découvert autour d’une jeune étoile de la vapeur d’eau, qui proviendrait de glace recouvrant la poussière du disque de matière en orbite autour de l’étoile. Cette glace contiendrait assez d’eau pour couvrir plusieurs planètes.

Un nouveau né les pieds dans l’eau

Herschel a pointé son regard vers TW Hydrae, une étoile âgée de seulement une dizaine de millions d’années.

Situé à environ 170 années-lumière de la Terre dans la constellation de l’Hydre, l’astre est encore entouré d’un disque composé de poussière et de gaz, qui pourrait dans les prochains millions d’années donner naissance à tout un système de planètes.

Herschel a détecté dans ce disque de grandes quantités de vapeur d’eau froide (environ -170°C), qui serait produite par les radiations intenses de l’étoile en vaporisant de la glace qui recouvre la poussière en orbite autour de l’étoile.

« La vapeur d’eau modifie la lumière de l’étoile détectée par Herschel, révélant ainsi la présence de glace autrement indétectable dans le disque » explique Olivier La Marle, coordinateur des programmes d’astronomie au CNES.

Coup double en faveur des comètes

Les données ont été obtenues grâce au spectromètre HIFI d’Herschel qui s’est illustré tout récemment en confirmant que certaines comètes du Système Solaire contiennent de la glace d’eau semblable à l’eau présente sur Terre.

HIFI, auquel participe le CNES au travers de divers instituts, appuie ainsi la théorie selon laquelle l’eau de notre planète pourrait provenir d’une certaine famille de comètes, formées dans la banlieue de notre Système Solaire.

Or, grâce à des simulations, les astronomes estiment qu’il y a autour de TW Hydrae suffisamment d’eau sous forme de glace pour constituer un véritable stock de comètes, ayant de quoi remplir plusieurs milliers d’océans terrestres.

« Cette théorie prend forme avec les résultats récents d’Herschel et laisse penser que l’eau sur Terre pourrait bien venir d’un bombardement de comètes issues de glace contenue dans le disque d’origine » conclut Olivier.

La prochaine étape pour l’équipe : étudier 3 autres jeunes systèmes où des planètes pourraient se former, pour y détecter là aussi de la glace d’eau en grandes quantités.

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